Les Contes d'Andersen
La Petite Sirène
La Petite sirène, de Hans Christian Andersen, illustrée par Bertall (1820-1882)
Les Contes d'Andersen. Contes : La Petite Sirène [texte imprimé] / Andersen, Hans Christian, Auteur . - PARIS : Gallimard, édition parue en 1994. - 480 pages: Traduit du danois par Régis Boyer; 10,8 x 17,8 cm. - (Folio classique; 2599) .
Note générale - ISBN 978-2-07-038786-1 : 6EUR80.
Note de contenu: Qui ne connaît pas les très célèbres contes de Hans Christian Andersen ?! Ayant bercé nos enfances tant par la lecture que par leurs adaptations animées (bien souvent édulcorées), ces histoires dépassent les barrières du temps et des génération pour parler directement à chacun de ses lecteurs. Et pourtant, elles sont loin d'être, en réalité, spécialement destinées à un public jeune. J'ai choisi ici de parler de la petite sirène non pas uniquement pour la place qu'occupe la mort dans ce conte (La Petite fille aux allumettes aurait, par exemple, était peut-être même plus approprié), mais aussi par rapport à la possible comparaison que l'on peut en faire avec la version de Walt Disney.
Ce que l'on peut noter, avant d'en venir au suicide de la jeune sirène, c'est que ses intentions restent ambiguës tout le long du conte. Si, dans son équivalent d'animation, elle n'agit clairement que par amour, les choses sont un peu moins claires dans l'histoire originale. Est-elle réellement amoureuse du prince, ou tout cela n'est-il qu'un stratagème pour éviter de se changer en écume (et, en réalité, on ne peut lui en vouloir de préférer le paradis des hommes..) ? On peut aussi s'interroger sur les raisons pour lesquelles les hommes iraient au paradis alors que manifestement, les autres créatures, aussi sentientes que ces derniers, seraient condamnés à disparaître, à se fondre dans la nature ? On peut voir ici le refus de la mort proprement humain. Les sirènes, êtres des mers, se changent en écume comme l'on peut imaginer une créature terrestre retourner à la terre. Mais l'homme, lui, dispose d'une particularité, d'un au-delà qui ne peut être justifié que par le fait que l'auteur de ce conte était humain lui aussi.
Enfin, vient le dénouement. On est rassuré quant aux intentions de la sirène (devenue partiellement humaine) qui finalement ne parvient pas à tuer le prince. Ce manquement n'est cependant pas plus une preuve d'amour que de lâcheté et ne règle pas la question des intentions de la jeune femme. Elle avait pris le couteau et s'était rendue à son chevet dans l'intention de lui ôter la vie. Est-ce l'amour ou un tout autre sentiment de culpabilité qui la retinrent, il est difficile de le dire. Mais finalement, la sirène semble accorder plus de valeur à la vie de l'homme qu'à la sienne, puisqu'elle sait dès lors le destin qui l'attend. Elle se suicide en se noyant, et devient une écume, n'ayant pas réussi à devenir proprement humaine.
Sans trop savoir pourquoi, j'aime vraiment beaucoup ce conte, et les réflexions qu'il engendre sur l'existence d'un au-delà réservé à l'homme. La découverte de la version originale il y a quelques années, après n'avoir toujours regardé que la version de Walt Disney, a réellement été plaisante. Bien loin de l'idée que l'on entend souvent que les originaux des contes "brisent nos rêves d'enfants", celui-ci aura simplement constitué une version plus intense et intéressante, me permettant d'apprécier le dessin animé dans une toute autre mesure.
Résumé: Est-il encore nécessaire de résumer ces histoires, si bien connues de tous ? La Petite sirène est une histoire à la fin tragique, qu'il est même douloureux de se remémorer.
éprouve une grande curiosité curiosité pour les hommes humains. Attirée par le prince, qui revient régulièrement en mer, elle ne cesse de faire des allers-retours entre les profondeurs et la surface. Mais un jour, le navire sur lequel se dernier se trouvait est victime d'un naufrage. La petite sirène, déjà éprise, sauve cet homme en le ramener jusqu'à la plage. Là, une autre jeune femme, orpheline élevée par des soeurs, prend le relais et s'occupe du naufragé. Pendant ce temps, la sirène se rend chez la sorcière des profondeurs, et lui demande de transformer ses écailles en deux jambes humaines. En effet, pour les sirènes, la seule manière d'atteindre le paradis est de devenir humaine et d'épouser un homme. Dans le cas contraire, lors de sa mort, elle se changera en écume. La sorcière accède au désir de la sirène, mais lui demande en échange sa langue, pour capturer sa voix. La sirène accepte, et se retrouve muette et chancelante, avec des jambes qui la font souffrir. Une fois sur la terre ferme, elle apprend cependant que le prince vient de se marier avec la jeune femme qui s'était occupée de lui. Les soeurs de la sirène, ayant eut vent de sa tragique aventure, marchande avec la sorcière: elles échangent leurs cheveux contre un sortilège qui permettra à leur soeur de redevenir une sirène. Il faudra à cette dernière planter un couteau dans le coeur du prince. Se rendant là où les deux jeunes mariés se reposent, couteau à la main, la jeune femme se voit finalement incapable de le tuer, et renonce. Au matin, elle se sera laissée mourir et s'est transformée en écume.
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